Dernière nouvelle de la Golden Globe Race 2022

Régulateur d’allure Hydrovane du meneur Simon Curwen détruit par un knock-down

«À 1815 le 27 janvier, à 1200 milles du cap Horn, le marin britannique Simon Curwen, nous avisait qu’un knock-down avait totalement détruit son régulateur d’allure Hydrovane.  Impossible de réparer, car pour sauver du poids, il n’en avait pas de rechange.»

C’est quoi la Golden Globe Race (GGR) ?

En 1968, sachant que des deux côtés de la Manche, plusieurs mains s’y préparaient, le journal britannique Sunday Times promit le trophée Golden Globe au premier navigateur solitaire à partir d’un port d’Angleterre et y revenir après avoir laissé trois caps sur tribord, Bonne-Espérance, Leewin et Horn, sans aucune escale ; cet exploit n’avait jamais été accompli.  Pas d’inscription ni d’exigence de qualification, ni date ni ligne de départ. Le premier arrivé aurait le trophée ; celui qui y aurait mis le moins de temps recevrait cinq mille livres sterling.

 Neuf marins prirent le départ. Le seul à revenir en Angleterre fut Robin Knox-Johnston, à bord de son ketch Suhaili, qui récolta les deux prix.  Bernard Moitessier y était aussi, à bord de Joshua ; il aurait sans doute remporté l’argent, mais pour «sauver son âme», il refusa de rentrer en Europe et poursuivit jusqu’à Tahiti.

En 2018, pour commémorer le cinquantenaire de cet événement, le marin australien Don McIntyre a organisé une course sur le même parcours, en solitaire et sans escale, la Golden Globe Race.

Quatre ans plus tard, cette course est reprise ; c’est dans celle-ci que Simon Curwen a subi l’avarie qui lui coûte la victoire. 

Les règles de la nouvelle Golden Globe Race (GGR) sont plus contraignantes : tout appareil électronique interdit,  navigation astronomique comme il y a cinquante ans (avis de course, clause, 3.1.9.1).  Bateau, de série dessiné avant 1988, construit à au moins 20 exemplaires, entre 32 et 36 pieds de longueur (…) les seuls bateaux admissibles doivent être à quille longue, avec safran fixé à la quille (5.1.2).

La clause 5.1.5 K stipule que tous les bateaux doivent avoir à bord un safran auxiliaire et l’avoir testé sur un parcours triangulaire pendant au moins cinq heures, dans au moins 15 nœuds de vent, et avoir soumis un rapport détaillé avec photos au comité de course ». 

Il se trouve que le seul régulateur d’allure à safran auxiliaire sur le marché est le Hydrovane. Hydrovane est un sponsor de la GGR.

Il est prudent d’avoir à bord un gouvernail de secours sur un bateau à safran suspendu ou sur skeg (CapHorn en offre un).  Mais qu’on me signale un seul bateau ayant perdu un safran fixé à la quille !

Don McInytre, répond : «Suhaili a failli perdre le sien».

La perte de régulateur d’allure Hydrovane de Simon Curwen aurait-t-elle pu être évitée ?

Très probablement s’il avait eu un CapHorn, dont le prototype a été testé sur cette même avant sa mise en marché.  Chaviré dans le Pacifique, le bateau s’est relevé sans son mât. Sous gréement de fortune, c’était toujours le prototype du CapHorn qui barrait.

 

  La preuve
(visionner jusqu'à 2:46)

C’était en 1983 le deuxième régulateur d’allure à avoir barré sur cette route sans une seule panne, le premier étant le fletner sur le bord de fuite du safran de Joshua (le pilote automatique de Suhaili en avait subi plusieurs).

Le CapHorn est offert aux marins depuis 1989. Il n’a pas besoin de pièces de rechange ; il est garanti pour un tour du monde ou 28 000 milles contre tout dommage causé par la mer ou le vent.

Il n’est pas fait mention de régulateur d’allure dans l’avis de course de la GGR. Toutefois, plusieurs skippers ont rapporté que le choix d’un CapHorn leur avait été refusé sous prétexte que le safran de leur bateau était trop petit pour être sécuritaire dans l’océan Austral ; il faut un safran supplémentaire. (!!)

Don McIntyre nie avec vigueur : « Vous êtes dans l’ERREUR en affirmant que nous restreignons le choix du régulateur d’allure.  Vous serez heureux d’apprendre que nous avons autorisé VOTRE CAPHORN à un coureur pour la GGR de 2018 » (les majuscules sont de lui).

Le safran du bateau de ce coureur était-il plus grand que la moyenne ? On ne le saura jamais, il n’a pas atteint la ligne de départ.

Quoi qu’il en soit, pourquoi faut-il qu’un régulateur d’allure soit «autorisé» si la règle de course est muette à ce propos ?

Nous avons demandé à Don McIntyre s’il y avait dans la présente GGR un régulateur d’allure autre que Hydrovane.  Pas reçu de réponse.

La GGR de 2026 est déjà annoncée.  CapHorn en sera-t-il ? Cela pourrait permettre au leader de rester en tête, et même accroître son avance, la traînée sur 28 000 milles d’une pale de servo-pendulum - 10% de la taille du safran - étant beaucoup moindre que celle d’un safran auxiliaire, au moins 30%.

CapHorn en sera si ce message est largement partagé dans la navigosphère afin d’obliger la GGR  à retirer l’inutile et abusive clause 5.1.5 K.

À défaut de quoi, il faudra la renommer Hydrovane Golden Globe Race !